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Titre :L'Aiglon ; la Plaine de Wagram
Compositeur(s) et-ou auteur(s) :Rostand, Edmond
Interprète(s) :Bernhardt, Sarah
Genre :Diction : théâtre
Fichier audio :
Photo(s) :
PhotoPhoto
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Support d'enregistrement :Cylindre
Format :Amberol noir (enregistrement acoustique)
Lieu d'enregistrement :New-York, USA
Marque de fabrique, label :Edison
Numéro de catalogue :4M-35007
Date de l'enregistrement :1910-06-xx
Instruments :Déclamation, diction, monologue
Vitesse (tours/minute) :162
Matériel employé au transfert :Archéophone, pointe 78t sur Ortofon, Elberg MD12 : courbe flat
Date du transfert :03-04-2024
Commentaires :Texte du contenu
Texte du contenu :L'Aiglon ; La plaine de Wagram

L'extrait complet (Sarah Bernhardt n'en reprend pas l'entièreté sur cet enregistrement)


LE DUC
Flambeau !...
(Il le regarde en reculant un peu.)
Mais ce soldat, couché là, maintenant
Me fait peur ! – Eh bien ! quoi ! ça n'a rien d'étonnant
Qu'un grenadier français dans cette herbe s'endorme,
Et cette herbe connaît déjà cet uniforme !
(Il se penche sur lui criant : )
Oui, la victoire !.., Au bout des fusils, les shakos !

FLAMBEAU, dans son râle.
A boire !

DES VOIX LOINTAINES.
A boire !... A boire

LE DUC, tressaillant.
Oh ! – quels sont ces échos ?

UNE VOIX, se perdant.
A boire !

LE DUC.
Dieu !

FLAMBEAU.
Je meurs.

LES MÊMES VOIX, râlant au loin.
Je meurs... Je meurs...

LE DUC, avec épouvante.
Son râle
Se multiplie au loin...

LES VOIX.
Je meurs...

LE DUC.
Sous le ciel pâle !...
Ah ! je comprends !... Le cri de cet homme qui meurt
Fut. pour ce val qui sait tous les râles par coeur,
Comme le premier vers d'une chanson connue,
Et quand l'homme se tait, la plaine continue !

LA PLAINE, au loin.
Ah !... ah !...

LE DUC.
Ah ! je comprends !... plainte, râle, sanglot !
C'est Wagram, maintenant, qui se souvient tout haut !

LA PLAINE.
Ah !...

LE DUC, regardant Flambeau.
Il ne bouge plus !... Il faut que je m'en aille !
Il a vraiment trop l'air tué dans la bataille !...
(Et penché sur lui, il murmure : )
Ce devait être tout à fait comme cela !
– Cet habit bleu... ce sang...
(Il va pour s'éloigner, et, tout à coup avec épouvante : )
Un autre... un autre, là !
Là... partout s'allongeant, les mêmes formes bleues...
Il en meurt !... il en meurt ainsi pendant des lieues !...

LA PLAINE.
Ah !.

LE DUC.
Et que disent-ils, dans cette ombre, en rampant ?

DES VOIX.
Mon front saigne ! – Ma jambe est morte ! – Mon bras pend !
– J'étouffe sous le tas !

LE DUC.
– C'est le champ de bataille !
Je l'ai voulu, – c'est lui !

DES VOIX.
De l'eau sur mon entaille !
– Regarde, et dis-moi donc ce que j'ai de cassé !
– Ne me laissez donc pas crever dans ce fossé !

LE DUC.
Ah ! des buissons de bras se crispent sur la plaine !
Et je foule un gazon d'épaulettes de laine !

UNE VOIX.
A moi !

LE DUC.
J'ai glissé sur un baudrier de cuir !...

UNE VOIX.
Dragon ! tends-moi les mains !

UNE AUTRE,
Je n'en ai plus !

LE DUC.
Où fuir ?

LES VOIX.
A boire !... – Les corbeaux !

LE DUC.
Oh ! c'est épouvantable !
Oh ! les soldats de bois alignés sur ma table !

LES VOIX.
Ah ! les chevaux m'ont piétiné sous leurs sabots !
– Je meurs !... – Je vais mourir ! – A boire ! – Les corbeaux !
– Oh ! je souffre !... – Ah ! bon Dieu ! mon compte, tu le règles !...
– Les corbeaux !... – Les corbeaux !...

LE DUC.
Hélas ! où sont les aigles ?

DES VOIX.
– De l'eau ! – Mais c'est du sang, le ruisseau ! – Donne-m'en !
– J'ai soif ! – Je meurs ! – J'ai mal ! Aïe ! – Sacré nom ! – Maman !

LE DUC.
Ah !...

UNE VOIX.
Par pitié ! le coup de grâce, dans l'oreille !

LE DUC.
Ah ! je comprends pourquoi la nuit je me réveille !

UNE VOIX.
Mais ces chevau-légers sont d'ignobles tueurs !

LE DUC.
Pourquoi d'horribles toux me mettent en sueurs !


UNE VOIX.
Oh ! ma jambe est trop lourde ! il faut qu'on me l'arrache !

LE DUC.
Et je sais ce que c'est que le sang que je crache !

LA PLAINE.
Ah ! ah !

LE DUC.
Et tous ces bras ! tous ces bras que je vois !
Tous ces poignets sans mains, toutes ces mains sans doigts !
Monstrueuse moisson qu'un large vent qui passe
Semble coucher vers moi pour me maudire !...
– Grâce !
Grâce, vieux cuirassier qui tend en gémissant
D'atroces gants crispins aux manchettes de sang !
Grâce, pauvre petit voltigeur de la garde,
Qui lève avec lenteur cette face hagarde !
– Ne me regardez pas avec ces yeux ! – Pourquoi
Rampez-vous, tout d'un coup, en silence vers moi ?
Dieu ! vous voulez crier quelque chose, il me semble !...
Pourquoi reprenez-vous haleine tous ensemble ?
Pourquoi vous ouvrez-vous, bouches pleines d'horreur ?
Quoi ? Qu'allez-vous crier ? Quoi ?

TOUTES LES VOIX.
Vive l'empereur !


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